Carnet de route

aiguille Dibona, Ecrins

Le 27/08/2011 par Granjard Philippe

L'Aiguille Dibona 3131 m - Ecrins

sortie des 27 et 28 août 2011

 

Refuge  : Refuge du Soreiller  2719m

Accès : Les Étages  1587m

voie : Visite obligatoire

 

 Cordée Philippe Granjard et Nicolas Charvet en réversible

 

  • Activités : rocher haute montagne

  • Cotation globale : TD variante TD +

  • Altitude min / max : 2719m / 3131 m

  • Engagement : I

  • Dénivelé : 400 m

  • Cotation libre : 6a + avec en L8 une variante par coup de bambou 6c+

  • Dénivelé des difficultés : 300 m

  • Cotation libre obligatoire : 6a

  • Orientation principale : S

  • Qualité de l'équipement en place : P1 (bien équipé)

Magnifique voie en 6a, soutenue dans l'ensemble, un peu dans tous les styles (dalles, cannelures verticales, écailles surplombantes...)


approche ultra-rapide en 10 mn ! Du refuge, on voit bien le toit triangulaire jaunatre au pied de la face, attaquer à droite de celui-ci

Escalade

  • Suivez les spits (dans un alliage légèrement cuivré) "FFME"

L1 : 6a petit mur, puis belle dalle un peu expo jusqu'à une vire
L2 : 6a encore une belle dalle
L3 : 6a mur cannelé droit au dessus
L4 : 6a petite traversée à gauche, puis deux surplombs (6a pour le second)
L5 : 6a+ belle longueur dans une ligne de fissures
L6 : 5a longueur facile en ascendance à droite.
L7 : 4c-5c traversée facile (2) menant à la vire Boëll. Relais intermédiaire possible sur la vire Boëll, mais mieux vaut monter un peu plus haut en empruntant les premiers mètres du dièdre couché de la voie Boëll, puis en gravissant un court mur (5c) qui mène à un relais sur une vire à droite à la base du pilier.
L8 : 6a+ longueur fantastique et gazeuse sur de superbes écailles très crochetantes
L9 : 6a juste à droite du passage classique des cannelures Stofer, dans une fissure plus difficile
L10 : 6a superbe dalle technique si l'on reste bien dans l'axe, puis facile jusqu'au pied d'un ressaut
L11 : 6a dièdre couché plein gaz à gauche du ressaut (5), puis un mur raide 6a pour rejoindre le fil de l'arête.
L12 : 5b une courte fissure large, puis facile sur l'arête jusqu'au sommet

Lors du dîner le soir au refuge, nous avons discuté avec les grimpeurs intéressés par notre voie. Logiquement, il fut convenu que Nicolas et moi partirions avant eux cinq. Une cordée en flèche plus une en réversible un peu juste au niveau serait sûrement plus lentes que nous.

Ainsi, le dimanche à 8h15, nous étions à l'attaque au pied de la première dalle. Une cordée de 3 greneblois était déjà dans la deuxième longueur et les 5 grimpeurs du refuge se préparaient dans les rochers en dessous. Ils ne furent pas assez rapides et un couple d'anglais s'intercala entre nous.

Les deux autres cordées bugistes composées de Sylvie & Thomas et Cathy & Dominique nous ont quittés pour rejoindre,après 30 mn de marche, la voie du nain.

Vu l'affluence, j'ai proposé à Nico d'enchainer les 2 premières longueurs en corde tendue pour libérer le premier relais. Devant son air sceptique, je lui ai dit que je partirai en premier pour voir si le rocher , les cotations et le peu de spit en place nous convriendraient pour cet exercice de style.

Le granit grattonait, les cotations étaient correctes et notre marge de manoeuvre m'a permis de « sauter » quelques spits pour arriver d'une traite à R2 – 70m de dalle de toute beauté. Nico m'a bien vite rejoint , arborant un sourire qui n'allait plus le quitter jusqu'au sommet. Le temps d'enlever sa veste il repartait pour une troisième longueur un peu plus raide dans laquelle il eut tôt fait de rattrapper les grenoblois.

Greneblois que nous avons retrouvés par la suite à chaque relais. Nous n'avons en revanche jamais revu les anglais, en difficulté dès la première longueur. Nico a aidé la grimpeuse de tête à son départ mais ils semblaient trop juste au niveau. ( cela s'est confirmé grâce aux commentaires trouvés sur le site CamptoCamp )

Nous avons enchainé les longueurs suivantes toutes très belles avec plaisir; une telle alternance de dalles, de fissures, cannelures ou surplombs dans un rocher d'aussi bonne qualité est rare. Même la seule longueur plus facile était irréprochable.

Une erreur d'itinéraire au départ de la vire Boëll à la 8 ème longueur nous a fait poser question. Les grenoblois nous semblaient être partis trop à droite. Nous sommes donc passés par la voie de gauche mais pas suffisament à gauche...ce fut donc la variante du jour : L8 de Coup de bambou avant de rejoindre Visite Obligatoire sous les cannelures Stofer. Un maillon rapide de réchappe m'a un peu inquiété dans le surplomb, inquiétude renforcée par une absence de points d'assurage au dessus.J e me suis donc vaché et après un examen plus approfondi du reste de la voie, j'ai vu briller un puis deux points qui m'indiquaient un passage dans le surplomb suivant. Au relais, Nico m'a rejoint avec les même paroles qui m'étaient venues : «  un peu dur pour un 6a+ …. non ?  »

après l'examen des topos : L8 coup de bambou : la voie prend droit dans les toits, fissure surplombante en 6c-6c+ puis continue droit au dessus (6b).

On a raté une des très belles longueurs de visite obligatoire mais on est passé par une des mieux de coup de bambou. => bon bilan

Les longueurs suivantes, dans des cannelures granitiques puis sur l'arête sommitale de plus en plus fine nous ont ravis : passage très gazeux en face ouest sur une mini-vire de 20cm, mur vertical, rétablissement sur le fil et passage d'un petit surplomb au dessus de l'impressionnante face est. Large fissure puis arête à protéger sur becquets. Tout le panel des courses rocheuses en granit.

Puis vint le sommet, trop tôt . Dommage de cesser une si belle escalade. Nous sommes redescendus avec au coeur la satisfaction d'avoir parcouru une très belle voie , d'une difficulté modérée mais très constante, le tout dans un Ecrins magnifique et sous un soleil radieux. 400 m de bonheur

 

Bref LE PANARD !!!


 

Descente : idem que pour la voie normale

remarques :

  • Soleil dès 8h30 mais on est à 3000m et il doit parfois faire bien froid aux relais...

  • Matériel : 12 dégaines. Quelques friends moyens pour raccourcir la protection dans les cannelures

    L'équipement est assez parcimonieux, les longueurs en dalles ne se prêtent pas à la pose de protections, il est donc indispensable d'être à l'aise dans le niveau 6a+.

    Nous n'avons utilisé les coinceurs que dans L6- L7, ne délaissant les spits que pour le plaisir. Il y avait tellement de belles fissures !

  • vue imprenable sur le pic Gény, la tête du Rouget , les aiguilles du soreiller etc...

  • un grand merci aux deux gardiennes du soreiller pour leur gentillesse et au sieur Cambon pour l'ouverture de cette belle voie.







CLUB ALPIN FRANCAIS LAGNIEU
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