Carnet de route

Itinéraire de grimpeurs gâtés
Le 03/08/2023 par Guillaume Tempelaere
On a beau écumer Camp to Camp en quête d’une belle sortie, c’est souvent dans les pages d’un beau livre que l’inspiration nous saisit.
Après une semaine de recherche, il aura suffi d’un livre ouvert à la bonne page et de 5 min pour se décider : ce sera la Voie Vion au Petit Arcelin, avec bivouac la veille au-dessus de Pralognan pour bien profiter du déplacement (et de l’apéro !).
Mercredi soir nous voilà bien installés sur le parking, apéro/repas à l’arrière du rifter, tandis que la tente est montée sur un confortable tapis de télésiège (on leur a rendu !).
Dans la nuit, bourrasques de vent, averses…heureusement au matin…on n’y voit rien. Nous sommes dans une brume épaisse…on temporise, reprend du café, une tartine, revérifie le sac et à la lueur d’une éclaircie on file sur les pentes du col du grand marchet.
Température idéale pour marcher ; plus on monte plus les nuages se déchirent offrant de superbes décors. Arrivés au pied de la paroi, on devine à peine la première longueur…et 5 min plus tard c’est la paroi tout entière qui se découvre au soleil.
Christelle a mal au ventre, Fifi est confiant et moi pour une fois j’ai pas trop peur alors j’attaque. Deux belles longueurs enchainées et c’est le relais confort au soleil et parmi les edelweiss. La suite déroule et à R4 on inverse, Fifi repart en tête. Joli 5B de chauffe avant le plat principal : 6C qui fait trembler Christelle depuis hier soir. Elle aura presque eu raison : c’est dur et en tête on ne peut pas tricher ! Le 6A derrière est un concentré de belle grimpe : dalle, dûlfer, dièdre, petit surplomb sur un superbe caillou.
La suivante, toujours raide, nous assomme un peu plus et lorsqu’on rejoint Fifi au relais pour la dernière longueur en 4 c’est finalement pour se rendre compte qu’il faudra prolonger par un petit 6…j’ai faim, et quand j’ai faim j’ai pas envie d’y aller…mais j’y vais quand même car on m’a parlé d’une bière dans une auberge. Tirage de folie au sommet, mais au moins je n’entends pas quand Christelle hurle « Sec ». C’est quand même sympa le calme en montagne.
Au sommet nous sommes seuls…16h, timing parfait pour le repas du midi face à l’aiguille de la Vanoise et la Grande Casse… Quelques pas en traversée de l’arête, une désescalade, quelques vires herbeuses, un rappel, une marmotte, deux bouquetins et 2h plus tard, voilà l’auberge !